Erik Johansson est un photographe professionnel suédois. La retouche photo, ça ne sert pas seulement à enlever des points noirs disgracieux ou à dissimuler un vilain bourrelet, une maîtrise suffisante de ces outils peut offrir à un artiste de nouvelles voies pour s'exprimer. La preuve avec ces 12 superbes hallucinations visuelles, mes préférées (le choix fut difficile !).
Drifting away
Cut and fold
Vertical turn
Twisted seasons
Tetris
Set them free
Iron man
Helping fall
Go your own road
Fishy island
Electric guitar
Work at sea
"I’m a photographer and retouch artist from Sweden. I use photography as a way of collecting material to realize the ideas in my mind."
Depuis le début des années 2000, les marronniers d'Inde sont attaqués par un minuscule papillon, « Cameraria ohridella », jusqu'ici inconnu. Pour l'instant, aucun traitement n'est parvenu à l'éradiquer.
Depuis environ huit ans, les marronniers à fleurs blanches ou marronniers d'Inde (Aesculus hippocastanum) souffrent d'une étrange maladie. Les feuilles de ces grands arbres, qui ornent les parcs des grandes villes et les jardins des campagnes, brunissent et tombent dès les mois de juin et juillet, puis, parfois, repoussent brutalement en automne, avant de se flétrir à nouveau.
Le responsable de ce phénomène ? La mineuse du marronnier ou Cameraria ohridella, un minuscule papillon duveteux mesurant à peine 5 millimètres, dont la chenille creuse des galeries à l'intérieur des feuilles pendant l'été. Infectés et affaiblis, les arbres ont alors une croissance ralentie et produisent des fruits plus petits. Privés de photosynthèse, puisque leurs feuilles sont atrophiées, les marronniers contaminés s'épuisent lentement. Même si aucune mortalité liée directement à Cameraria n'a été observée pour l'instant, le phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur et inquiète autant les scientifiques que le grand public et les autorités locales. Circonstance aggravante : le cycle de reproduction de ce papillon est de trois générations par an.
Un insecte ravageur très envahissant
«Inconnue jusqu'en 1984, date de sa découverte dans les Balkans, en Macédoine, dans la région du lac Ohrid, Cameraria ohridella était jusqu'ici une espèce strictement endémique, explique Sylvie Augustin, chargée de recherche à l'unité de zoologie forestière de l'Institut national de recherche agronomique (Inra). Puis elle a colonisé l'Europe centrale et occidentale de façon alarmante, infestant la plupart des marronniers d'Inde. En France, elle a été observée pour la première fois en 2000 et a envahi tout le pays en seulement quatre ans, à mesure que des feuilles infectées transitaient, principalement par les réseaux routiers.»
Mais pourquoi Cameraria a-t-elle jeté son dévolu sur les marronniers d'Inde, et non sur les autres marronniers qui abondent en Europe ? C'est que les destins de cet arbre et de ce papillon sont liés depuis des milliers d'années. En effet, malgré son nom exotique, le marronnier blanc n'est jamais venu d'Inde, mais des Balkans, exactement comme la mineuse... Introduit à Paris en 1612, il est la seule espèce européenne de marronniers, les autres étant originaires d'Amérique ou d'Asie. Seul de son genre, longtemps, Aesculus hippocastanum a été épargné par les parasites. Puis est arrivéCameraria... Etranges retrouvailles. Cependant, pourquoi ce papillon qui l'infecte dans sa région d'origine ne s'est-il pas manifesté plus tôt dans le reste de l'Europe, où les marronniers blancs abondent ? Les spécialistes s'interrogent et n'ont pas encore de réponses définitives.
Seule certitude : la mineuse gagne chaque jour du terrain. «La lutte contre ce ravageur est difficile,assure Sylvie Augustin, car il faut faire face à un accroissement rapide des populations, une grande disponibilité de l'arbre hôte, un traitement chimique peu pratique et très coûteux en milieu urbain et une absence de prédateurs.» Parmi les pistes de recherche, les chercheurs de l'Inra tentent de trouver des parasites susceptibles d'attaquer la mineuse, comme de minuscules guêpes étudiées actuellement et dont l'appétit pour les chenilles de mineuse serait porteur d'espoir.
En attendant, des jardiniers et des particuliers utilisent un traitement insecticide et fongicide à base de dérivés de pyrèthre, de roténone ou de diflubenzuron. Mais cette méthode, qui doit être renouvelée fréquemment, se révèle extrêmement coûteuse et impossible à mettre en place à grande échelle. Certains tentent d'utiliser des pièges à phéromones tandis que d'autres, écœurés, finissent par abattre leurs arbres.
A Toulouse, par exemple, la municipalité a décidé de n'employer aucun produit chimique pour essayer d'enrayer sa progression. «En fait, ces traitements sont le plus souvent inefficaces, chers et peu pratiques, explique Jean-Pierre Saulgrain, de la direction des espaces verts. Comme ce parasite vit exclusivement dans les feuilles, nous nous efforçons de les ramasser au plus vite puis de les brûler ou de les traiter dans des centres de compostage. Ainsi, petit à petit, les générations deCameraria sont moins importantes.»
Même méthode sans produits phytosanitaires à Paris, où les services municipaux se contentent de récolter les feuilles dès qu'elles tombent. «La mineuse est apparue en 2001 dans la capitale, précise Jean-Paul Neme, chef du service de l'arbre et des bois de la Mairie de Paris. Très vite, elle s'est attaquée aux quelque 20 000 marronniers qui embellissent nos rues, nos jardins et nos cimetières. Nous essayons, depuis, de planter d'autres essences, comme le micocoulier de Provence, le chêne vert ou le marronnier rouge et de les substituer progressivement aux marronniers blancs qui meurent. Car si la mineuse ne tue pas ces arbres, elle les fragilise et les rend plus sensibles aux autres parasites.» Affaiblis, de nombreux marronniers sont ainsi devenus la cible d'un tueur encore plus destructeur et sournois que la mineuse : un chancre bactérien très agressif, pourtant dérivé d'une bactérie inoffensive et très commune, Pseudomonas syringae. Pour l'instant, aucun traitement ne s'est montré efficace.
Selon la tradition japonaise, l'ikebana a été créé pour "consoler l'âme". La forme d'une pièce d'ikebana, ses couleurs et le choix des fleurs utilisées constitue une forme de langage. La fonction de consoler associée au langage - deux aspects partagés par les livres et les fleurs - sont le point de départ. Ainsi, chaque pièce d'ikebana représente les œuvres choisies par l'artiste après un principe de traduction dont les règles ont été réinventées, en utilisant la puissance d'évocation des noms latins et communs des fleurs, les noms destinés à leur exploitation commerciale, leur puissance pharmacologique ou même l'histoire de leurs origines. Ainsi la pièce d'ikebana qui rend hommage au Discours sur le colonialisme [Essai sur le colonialisme] est constitué d'une branche de palmier (alma armata) et d'une tulipe renversée (de retroflexa Tulip). L'hommage au caractère fétiche de la marchandise [Le caractère fétichiste de biens de consommation] est composé d'une rose nommée «liberté» et de trois oeillets.
Les pensées produites par la littérature, la philosophie ou l'anthropologie (qui constituent une grande partie de la bibliothèque choisie par l'artiste) font partie intégrante de notre vie quotidienne. Mais, à certains égards, elles sont aussi des «objets décoratifs», dans ce contexte, ce qui signifie qu'elles créent un cadre, un environnement stimulant et réconfortant tout comme une bibliothèque peut l'être. Des livres aux fleurs, le projet met en lumière nos préjugés sur ce qui est dangereux ou inoffensif, sur ce qui appartient aux arts de l'intellect et à ceux de la vie quotidienne.
Aesculus hippocastanum Famille (unique) des Hippocastanacées
Étymologie : "marronnier" est tiré du mot ligure "mar", qui signifie "caillou" et fait allusion au fruit en forme de caillou.
Origine : Asie mineure. Il ne vient pas d'Inde, contrairement à ce que laisse entendre son nom (de même l'Aesculus indica ne vient pas non plus d'Inde, mais de l'Himalaya). Il a survécu à la glaciation dans les forêts humides des Balkans (Bulgarie, Albanie, Nord de la Grèce). L'usage voulait qu'on attribua à l'Inde ce qui était nouveau ou importé par les navires de la Compagnie des Indes, comme le rosier du Bengale (ramené de Chine), l'oeillet d'Inde (qui pousse au Mexique), ou le lilas des Indes (lui aussi originaire de Chine). L'histoire dit qu'un plant de Marronnier a été introduit à Constantinople en 1557. Comme il est de bon ton de faire des cadeaux exotiques, l'ambassadeur du Saint-Empire auprès de la Porte Ottomane offre un marron prêt à germer à Charles de l'Écluse, ambassadeur à Vienne, en 1576. Enfin, le Marronnier arrive à Paris, en 1612, et il revient au botaniste Bachelier de le planter dans la cour de l'hôtel de Soubise (d'autres histographes indiquent le domaine des Templiers). Des découvertes récents ont révélé des pollens plus anciens en France.
Rusticité : zone 6 (il supporte le froid jusqu'à -23°). Durée de vie : 200 ans. Habitat : essence de lumière (héliophile), le Marronnier est planté dans les parcs et jardins. Mais il souffre de la pollution urbaine et de la sécheresse. Ses feuilles sont roussies les étés secs et n'ont pas le temps de prendre de belles teintes jaunes automnales. Le marronnier se rencontre à l'état subspontané dans les Érablières et les Tillaies et il rejette de souche.
Port : en boule, écorce brun-rougeâtre,qui reste longtemps lisse, puis se fissure dans le sens de la longueur et s'écaille et se détache par plaques.
Feuillage caduc. Les feuilles sont opposées, grandes (30-50 cm), munies d'un long pétiole, palmées, à 5 ou 7 folioles dentelées.
détail de feuille
Fleurs : les marronniers ont des fleurs en mai, de forme particulière appelée thyrse dressée (une forme pyramidale avec un axe sur lequel naissent les pédoncules des fleurs). Les fleurs du Marronnier d'Inde sont en général hermaphrodites. Elles ont une forme de doigt ou de fleur de campanule, et une couleur blanche tachetée de jaune (pour attirer les insectes). Elles changent de couleur, virant au rouge, pour signaler aux insectes quand elles sont pollinisées.
Leur fruit est une capsule (bogue) à paroi épaisse lisse, sauf chez le Marronnier commun (couverte d'aiguillons). Cette capsule contient une graine appelée "marron", riche en amidon et en saponine (qui donne une consistance pâteuse au fruit écrasé) et amère du fait de la présence d'un glucoside, l'argirescine.
Utilisations :
- médicinale : du marron, on extrait un principe anti-inflammatoire et un vasoconstricteur qui augmente la résistance des vaisseaux capillaires. On traite les insuffisances veineuses et certains troubles associés (lourdeur et gonflement des jambes, varices, phlébite et hémorroïdes).
- industrie : succédané de savon, colle (présence de saponine dans le marron). L'écorce contient de l'esculine, glucoside fluorescent, qui absorbe les rayons ultraviolets, et entre dans lacomposition des crèmes solaires.
- alimentation animale : le marron, bien qu'astringent, était donné en nourriture au bétail.
- bois : bois de chauffage médiocre, emballage, marqueterie, boissellerie, sculpture, selon qualité du bois (loupe de marronnier). Le bois blanc est peu utilisé.
- aménagement : planté dans les parcs, squares et écoles, et comme arbre d'alignement. Le marronnier est traditionnellement un arbre d'alignement de rue, de "cours", de "mail", lesquels ont été mis à la mode par Marie de Médicis, à Paris, au XVIIe siècle. Aujourd'hui, on se lasse de cet arbre au feuillage très dense. Un dicton en fait l'ennemi des jardiniers :
Ombre de marronnier,
Chagrin des jardiniers,
Le jardin est décimé,
Inutile de semer.
Traditions :
- l'arbre des cours d'école : les marronniers et leurs marrons ont été pour des générations d'enfants le symbole de la cour d'école, pourvoyeurs de jeux, d'histoires et de rêves.
- argot de presse : « marronnier » est un terme couramment utilisé dans les médias. Il désigne un sujet qui revient régulièrement, comme la rentrée scolaire au moment où les feuilles de marronniers commencent à joncher les cours d'école.
HAVAS 360 a remporté la compétition lancée par Florette, marque leader de la salade en sachet en France, face à l’agence sortante Jean et Montmarin. Retravailler le territoire d’expression publicitaire et la plateforme de marque Florette, telle est la mission de HAVAS 360.
L’ensemble des créations introduit plaisir et gourmandise avec la signature « Fraîcheur et Fantaisie ». Pour cela HAVAS 360 a fait appel à des artistes spécialisés en FOOD ART , la malaisienne RED Hong Yi et le canadien Eric André Letourneau, afin de concevoir de véritables compositions avec une mise en scène des produits aboutie.
• RED Hong Yi imagine « la salade avec une âme d’enfant » : deux enfants dessinés en vinaigre balsamique et un gros ballon en mâche Florette.
• Eric André Létourneau compose « un délicieux conte de Noël » avec une jeune fille habillée d’une robe noire en œufs de poissons teintés d’encre de seiche qui décore un sapin de noël de duo mâche/roquette.
Japon | Contre l'ennui, Sou Fujimoto, révolutionnaire et timide (26-09-2012) Qui n'a pas encore vu les images surprenantes des projets délirants de Sou Fujimoto ? Les clichés sur papier glacé, certes. Les notices architecturales et les fiches techniques itou. Mais lui ? Till Briegleb, journaliste pour Art Magazine, revue allemande, a proposé le 27 août 2012 un portrait de l'architecte familièrement méconnu. Till Briegleb | Art Magazine
Il n'osa pas, à la fin de ses études, passer une audition, dessins à la main, auprès d’un architecte de renom tel Toyo Ito, par crainte de son jugement. De fait, aucune expérience en agence n’a précédé la création de son bureau en 2000. Avant, pendant six ans, il a un peu lu, réfléchi, a souvent parcouru Tokyo, a aussi un peu peint et bricolé et même dessiné deux projets pour ses parents. Pendant que les autres diplômés trouvaient des stages dans de grandes agences, il a, disons le clairement, eu «une vie assez ennuyeuse».
Une autre façon de devenir starchitecte. Parce qu'aujourd'hui, Sou Fujimoto est le célèbre héros d'une jeune génération d'architectes japonais ; ses maisons particulières sont publiées partout, Toyo Ito est son plus grand fan et les invitations arrivent du monde entier dans sa petite agence de Tokyo laquelle compte à peine quinze collaborateurs et où son idole, Albert Einstein, en poster, règne en maître au-dessus des têtes.
Sou Fujimoto, à l’origine, voulait être physicien, admirant la pensée révolutionnaire des plus grands théoriciens. C’est frustré qu’il dut abandonner ses études, ayant pris conscience de la nécessité, pour faire de la physique, d’un «puissant cerveau». Puis, lors de son second cursus, il a découvert que Mies van der Rohe et Le Corbusier avait également réussi à changer les conditions de vie ; ce qui le rendit heureux. D’une certaine façon, cela signifiait que «moi aussi, je pouvais être révolutionnaire». Timide et révolutionnaire, comment est-ce possible ?
De cette contradiction naît la force de son architecture et chaque maison n’en est que plus unique. Sou Fujimoto pense en termes de contrastes, cherche l’univers de l’entre-deux et tente d’unir ces deux composantes.
Son tout premier projet réalisé, un centre de réadaptation pour enfants handicapés mentaux situé sur son île natale de Hokkaido, au nord du Japon, montre cette dialectique de l’ordre et de la désintégration. L’institut, sur une petite colline, paraît être comme vingt-quatre dés blancs jetés au hasard. Il est évident que Dieu ne joue pas aux dés (selon Albert Einstein) mais Sou Fujimoto, lui, oui.
Quelques programmistes ne trouveraient dans ce chaos labyrinthique fait d’angles et de murs aucune liaison raisonnée et l’aspect ludique de cet ordre libre leur paraîtrait une horreur. Les usagers réagissent, eux aussi, mais avec joie face à cette alternative à la trame composée de couloirs et de chambres propres aux hôpitaux classiques. Le médecin qui est à l’origine de la commande de ce sac de noeuds demeure toujours aussi enthousiaste, dit Sou Fujimoto.
Future Primitive est un petit manifeste initié lors de ses «ennuyeuses» années et consolidé après. Sa pensée quant aux contraires se retrouve dans de nombreux chapitres, notamment dans leurs titres des plus poétiques. 'L’architecture comme un nuage', par exemple, 'nid ou caverne', 'la maison en tant que ville' ou 'l’intérieur comme extérieur'. Le dernier chapitre est intitulé 'L'architecture est une fine méthode pour produire des coïncidences'.
Ainsi, comment une maison unifamiliale peut-elle éclore en se moquant de l’imaginaire du refuge classique ? 'House N', construite en 2008, est la maison de ses beaux-parents à Oita. Elle est l’enchevêtrement de trois boites blanches dont les importantes ouvertures exposent, comme dans un zoo, la vie de sa belle famille. Dieu merci, sa belle-mère est une femme sympathique qui ne dérange pas les curieux. Elle se promène même fièrement dans la maison.
Il est regrettable, dans cette poupée russe habitée, au format 'caisse trouée', de ne pas retrouver le sentiment d’une maison comme lieu premier d'une retraite ; ainsi manque-t-il dans la dernière facétie de Sou Fujimoto la protection de la vie privée.
Tel un tas de cercueils blancs comme neige, la 'House NA' se positionne dans une dent creuse à Tokyo.
L'édifice expose toute la vie d’une famille. La baignoire et les toilettes se trouvent eux-mêmes dans une boite entièrement transparente. La vie comme un rat de laboratoire ne peut être qu’à peine intime.
Si l’idée de l’architecture selon Sou Fujimoto est une synthèse entre la «facilité» et l’«excentricité», elle s’exprime alors clairement dans la 'House NA'.
Toutefois, ajoute-t-il à son explication, l'idée de cette exposition vient des clients. Ils voulaient vivre en «nomades à la maison». De son aveu, Sou Fujimoto ne pourrait jamais vivre dans cette transparence.
La relation entre intérieur et extérieur est toujours l'un des grands principes de conception de ce garçon timide (Shy Guy, en anglais dans le texte, ndt). Et cette idée de mise en relation des opposés peut être transposée au-delà même des maisons privées dont les captivantes compositions de formes archétypales, résolument modernes, l'ont rendu célèbre.
«Think Big», le serment professionnel de tout starchitecte s'applique depuis longtemps à la pratique de Sou Fujimoto mais ce uniquement dans la relation avec la finesse, le petit et le détail. La bibliothèque de l'Université d'Art Musashino à Tokyo reprend la forme d'une volute composée d'étagères hautes de dix mètres dans lesquelles les ouvrages «anciens», en masse, créent l'espace. Cette spirale du temps et de la connaissance tire son architecture de l'image de la fonction. Les étagères sont les murs, les livres, un papier peint mobile. Les fenêtres cyclopéennes, percées justement à travers murs et étagères, mettent en perspective les arbres, à l'origine des livres, faisant face à la bibliothèque.
Les deux langues de Sou Fujimoto, l'une verbale, l'autre architecturale, sont de plus en plus empruntes, ces dernières années, de cette relation lyrique avec la nature. Des arbres d'intérieur dans des cubes de verre empilés comme pour Benetton à Téhéran ou encore un gratte-ciel ramifié sont à l'aune d'une symbolique évidente reprise par Sou Fujimoto dans ses comparaisons théoriques entre ville et forêt. La diversité, tout comme l'aspect incontrôlable de la nature devraient être des modèles de liberté pour la ville. A l'inverse des nombreux éco-architectes, Sou Fujimoto ne parle jamais des résolutions techniques propres à la protection de l'environnement (et certaines de ses serres sont très consommatrices en énergie, admet-il en riant). L'analogie entre nature et culture l'intéresse.
Contre l'arrogance rationnelle de la science et de la politique à vouloir contrôler la nature - Sou Fujimoto se montre bouleversé par le tsunami et la catastrophe de Fukushima -, il propose l'idée d'une proximité affective avec la nature. Cependant, Sou Fujimoto est tout sauf un ermite sombrant dans la contemplation des fleurs, des feuilles et de leur architecture. Ses projets les plus récents présentent des difficultés techniques extrêmes lesquelles ne peuvent être résolues sans une connaissance précise de l'ingénierie.
Un tourbillon sauvage de rampes piétonnes pour une gare multimodale associant bateaux et trams en dessous de la forteresse de Belgrade est un projet techniquement très exigeant. Les 300 mètres de la Taiwan Tower, une tour d'observation épousant la forme d'une forêt de bambous, parait fragile et pourtant cette construction en proie aux vents doit être effectivement réalisée ; une Tour Eiffel du XXIe siècle, un monument d'optimisme technique.
Une contradiction au sermon de la nature ? Bien sûr. Mais de tels objectifs Sou Fujimoto retire toute sa force mentale. Le timide révolutionnaire ne veut plus jamais s'ennuyer.
Till Briegleb | Art Magazine | Allemagne 27-08-2012 Adapté par Jean-Philippe Hugron
Ever wonder what it would be like to live in a transparent house? Well, the couple that commissioned Sou Fujimoto Architects to build House NA knows first-hand. In a total of 914 square feet, the house is a series of 21 floor plates at varying heights that give the feeling of living in a tree and satisfy the couple’s desire to feel nomadic in their home.
Check out the video to see how they move about the space and what they do at night:
Located amidst “normal” houses in a quiet neighborhood in Tokyo, the home provides many functions for their needs. The space is easy to move about with stairs and ladders that connect the floor plates that range in size from 21 to 81 square feet.
With all those windows, you certainly get a great view of the neighborhood and outdoors, but that also means everyone can see inside too. Therefore, they installed curtains to provide some temporary privacy.