Quelle chouette promenade-découverte que celle que propose l'Office du Tourisme de Pornichet sur Sainte Marguerite, quartier de Pornichet. Cela vaut le détour et merci à Manuella notre guide !
La visite commence la Pointe de Congrigoux
autour de la table d’orientation pour une petite histoire de Pornichet (jusqu'en 1941 rattaché au département de la Loire Inférieure donc à la BRETAGNE !!!) : les libraires, les paludiers, les vignerons ... Puis la folie des bains de mers initiée par les Britanniques ... Pas de sieste sur la plage ! Non, seulement des bains de mer à la lame ...
Petite explication :
le bain "à la lame", résidait dans l’abandon des baignoires pour soumettre les baigneurs "à l'ondulations et au brisement des vagues". La pente très douce de la plage autorisait cette pratique, et des "guides-jurés", excellents nageurs nommés par l’administration, étaient chargés de conduire les malades (lorsque le bain était encore essentiellement médical) dans l’eau, de les surveiller et de les protéger contre la violence des lames.
Le blason de Pornichet date de 1912 et c'est à lui seul une publicité pour le côté maritime de la ville. On y voit des dauphins (colonie au large), Coquille St Jacques (symbole de prospérité), des pins (essentiels pour fixer les dunes), l’île de la Pierre percée en hommage au livre "La roche aux mouettes" écrit par Jules Sandeau, amant de Georges Sand. Le livre destiné aux enfants eut beaucoup de succès et contribua à l'attrait de Pornichet.
Enfin, la devise "
Neptune amie est favorable au nageur", clin d'oeil à la devise de Nantes.
La visite de Ste Marguerite et de ses villas va commencer ... Quelques mots sur son origine :
En 1880, Charles Mercier achète une vingtaine d'hectares de dunes entre la pointe de Chemoulin et Bonne-Source. La petite histoire locale prétend que sa fille Marguerite étant de santé fragile, le corps médical lui préconise l’air marin pour récupérer ses capacités physiques. La réalité est tout autre, puisque Charles Mercier, fils d’une famille de chirurgiens réputés, préfère s’exiler à Pornichet pour fuir les foudres familiales déclenchées par son mariage avec Juliette Hinrie, une simple couturière.
En 1886, il y crée un lotissement appelé Sainte-Marguerite, en référence au prénom de sa fille.
Pour maintenir la quiétude de ce quartier, il rédige un cahier des charges très strict stipulant notamment que les propriétaires se devaient de construire une maison cossue du même prix au moins que le terrain acheté et d’abattre le minimum d’arbres afin de ne pas mettre en péril la dune.
Adjoint spécial de la commune de St Nazaire, dont Sainte-Marguerite dépendait alors, il a assisté à la création de la commune de Pornichet née d’un prélèvement sur celles de Saint-Nazaire et d’Escoublac, et il en fut nommé maire le 13 mai 1900.
De la pointe de Congrigoux, on remonte l'avenue des Bleuets.
En 1886, Charles Mercier fait bâtir KER JULIETTE
, du prénom de sa femme. Faite en granit local (petite carrière trouvée sur place), de style britannique, cette villa présente un foisonnement de frises végétales (vogue du romantisme), de mosaïques, d'épis de faîtage rehaussés par des couleurs chatoyantes à la gloire de son propriétaire. Les balcons sont en bois plutôt qu'en fer forgé (contrainte imposée par l'air salin). CLIC
Ker Juliette, pour l'amour d'une couturière
Dans ce quartier, les villas portent des noms car si les rues ont été tracées et baptisées par Charles Mercier avec le prénom des femmes de sa famille, il n'y a pas de numéros. CLIC
Pourquoi les villas ont un nom ?
Les maisons ont des styles divers, certains aristocrates ayant suivi le boom du régionalisme après la 1ere guerre mondiale. Ici une villa de style basque comme on en trouve beaucoup.
On découvre dans ce quartier de charmants petits chemins arborés comme celui-ci que l'on attrape à droite après la villa des "Dormeurs". On continue impasse Adelaïde qui se prolonge par un nouveau petit sentier pédestre avant de devenir avenue. On poursuit à gauche l'avenue de Cavaro.
A l'angle, la Maison Laetitia
, jadis Ker Jeannette et surnommée le Vice, a été le cadre de tournage de quelques séquences des films La Baule les pins et Priez pour nous.
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Laetitia, villa de charme
A côté, la Villa Rita, auparavant La Vertu, en était une dépendance.
On remonte un peu l'avenue et sur la gauche, La Villa Le Bourbonnais
aurait été construite en 1900. On remarque le nom inscrit dans la lucarne très bien conservée et la petite véranda pour se protéger du soleil à chaque instant car être bronzé était considéré comme vulgaire à l'époque.
A droite, on prend l'avenue Caroline jusqu'à la villa Marie Anne sur la droite, ancienne maison de pêcheurs, à l'origine une dépendance de la villa Bourbonnais, pour le logement des domestiques.
A gauche, on remonte l'avenue Juliette. La villa Hunaudière sur la droite en haut de l'avenue pourrait avoir comme origine la hune d'un bateau ou la région du Mans. Porte d'entrée de la villa Ar Bann, il s'agissait de l'écurie avec le logement du palefrenier au dessus.Un petit regard sur la gauche : une villa au toit de chaume, caractéristique des chaumières brièronnes non loin de là.
Puis à droite, on commence à descendre l'avenue des chênes verts et on découvre la villa Ar Bann
("les rayons" en breton) datant de 1899 de style italien avec sa tour octogonale et son toit de tuiles.Jean Becquerel, célèbre physicien et prix nobel la rebaptise ainsi en 1907.
Le bas-relief au dessus de la porte d’entrée figure une querelle de becs …
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Ar Bann, villa de physicien
Ker Gaïdic
(la maison de Marguerite) en face date de 1886 a la particuliarité de présenter une échauguette (guérite en pierre construite sur une muraille) et un oriel (fenêtre en saillie sur une façade).
En bas de l’avenue sur la gauche, se dresse Ker Avor
.
A la fin des années 1880, deux frères originaires de Belgique, Ernest et Ferdinant Ortmans, s’associent avec Charles Mercier et achètent de vastes terrains au bord de la mer. Ferdinant fait construire sur une haute dune la majestueuse villa Ker Arvor. Propriétaire du terrain situé en face, son frère Ernest pour ne pas obstruer la vue sur mer de son frère doit imaginer une maison siffusamment basse. Pour cela, il achète les plans du pavillon du Maroc à l’exposition universelle de 1889 et fait édifier l’étonnante villa Ker Phia.
On traverse l'avenue du littoral pour rejoindre le bord de mer et on imagine Ker Phia
B se dressant là face à la mer sur la gauche … CLIC
Ker Phia : un petit bout de Maroc à Sainte-Marguerite
Si le cahier des charges de Charles Mercier interdisait notamment les magasins ou casino, jugés trop "citadins", il n'en a pas moins fait construire en bord de mer le luxueux hotel de Sainte Marguerite
, aujourd'hui hélas détruit et remplacé par un immeuble moderne jouxtant un casino dans la villa nommée Ker Maddy qui a perdu maintenant l'éclat de jadis.
On quitte le boulevard de l'Océan à droite pour l'avenue des roches et revenir avenue du littoral pour découvrir les villas Marie Caroline et Goadik
puis Ker Yette
Avant de rejoindre la Pointe Congrigoux, la visite se termine avec la villa Fleurs de France
édifiée en 1895 par Monseigneur Choquet, vicaire parisien et aumonier du Duc d’Orléans. Elle aussi a hélas perdu les décorations et éléments d'architecture qui faisaient sa beauté.
On a maintenant envie d'en savoir plus sur les magnifiques villas de Bonne Source, des dunes de Mazy ou de la Baule-les-pins. A suivre ... ;-)